A.C. NDIAYE
Le budget de l’Etat, par définition, est un document comptable qui retrace ses dépenses et ses recettes à titre prévisionnel pour une année civile et autorisé par la Loi des Finances. Les dépenses sont les charges de l’Etat et sont financées par ses recettes qui sont ordinaires et/ou extraordinaires. Les recettes ordinaires sont fiscales et non fiscales. Les recettes fiscales sont des revenus d’impôts alors que les recettes non fiscales sont les revenus des domaines (immobilier, maritime et forestier). Quant aux recettes extraordinaires, elles comprennent les emprunts et dons. Par contre le PIB mesure l’ensemble des richesses créées par les unités de production résidentes d’un pays quelle que soit leur nationalité.
Toutefois l’augmentation du Budget de l’Etat ne signifie pas forcément une bonne santé économique du pays. Cette hausse peut s’expliquer par une augmentation des impôts surtout des impôts indirects notamment la TVA, les droits de douane ou les autres taxes comme actuellement le taux de prélèvement de conformité fiscale institué depuis le 01 septembre 2021 d’une part ou d’un endettement public, d’autre part. De ce qui précède l’augmentation du Budget peut générer des tensions inflationnistes ou d’un surendettement provoquant la baisse du pouvoir d’achat des ménages et une paupérisation des populations.
Force est de constater que l’un des critères de convergence de l’UEMOA définit un taux de pression fiscale (ratio mesurant le poids des impôts sur la masse des richesses produites c’est-à-dire le PIB) supérieur à 20%. Ce qui donne les pouvoirs publics la latitude d’effectuer des arbitrages sur la fiscalité pour augmenter son Budget. En somme le Budget n’est pas un indicateur de richesse comme le PIB, mais plutôt sa hausse est génératrice d’inflation ou d’endettement créant des tensions sociales.
Professeur d’économie au Lycée Technique Commercial M. DELAFOSSE