Par Lena Sène, Présidente et PDG de DCA Africa
De nouveaux partenariats public-privé (PPP) plus efficaces sont nécessaires de toute urgence pour répondre aux besoins d’infrastructures essentielles d’une économie mondiale. Partout dans le monde, les nouveaux investissements dans l’électricité (verte et autre), les routes, les chemins de fer, les installations portuaires et l’approvisionnement en eau ne répondent pas aux demandes d’une population croissante et d’une économie mondiale de plus en plus interconnectée et interdépendante.
Alors que dans le monde développé, les gouvernements ont souvent la capacité financière et l’expérience nécessaires pour fournir de telles infrastructures directement ou par l’intermédiaire d’entreprises privées étroitement réglementées, ce n’est pas le cas pour une grande partie du monde en développement, et en Afrique en particulier.
En fait, la Banque Africaine de Developpement (BAD) estime que les pays africains doivent investir entre 130 et 170 milliards de dollars d’ici 2025 pour répondre à leurs besoins actuels et futurs en matière d’infrastructures.
En plus de ne pas avoir la capacité financière a elles seules de faire les investissements nécessaires pour favoriser leur développement économique, de nombreuses économies en développement sont également entravées par des décennies d’entretien insuffisant, de sous-perception des recettes et de sureffectif.
Hier, les dirigeants des démocraties les plus riches réunis dans les Alpes bavaroises allemandes pour le sommet du G7 ont annoncé une initiative de prêt de 600 milliards de dollars pour financer des projets d’infrastructure dans les pays en développement, qui, selon eux, mettront particulièrement l’accent sur l’Afrique.
Les dirigeants du G7 – qui comprend le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon, les États-Unis et le Royaume-Uni – affirment que l’Initiative du Partenariat pour les infrastructures mondiales (PGGI) aidera à combler le déficit d’infrastructure dans les pays en développement et fournira une alternative à l’initiative chinoise « une Ceinture et une route », un programme d’infrastructure et d’investissement, créé en 2013, qui relie la Chine à plusieurs continents, dont l’Afrique.
Le rôle important des PPP est la collaboration avec les gouvernements locaux, fournissant non seulement les capitaux nécessaires, mais aussi la formation et l’expertise pour accroître l’efficacité de ces actifs d’infrastructure dans les pays en développement. Mais, selon la Banque africaine de développement, de tels partenariats ont été lents à se développer, malgré les possibilités évidentes de gain pour les deux parties.
Cette question a été examinée lors d’un panel sur « L’Avenir des Partenariats Public-Privé » auquel j’ai participé lors de la récente Conférence économique du Qatar à Doha le 21 juin 2022, où j’ai été invité par Bloomberg Media, co-sponsor de l’événement.
Le panel, modéré par Ruth David, Directrice Adjointe du bureau de Londres de Bloomberg, a exploré comment les gouvernements et l’industrie peuvent tirer parti des leçons apprises pour améliorer les partenariats public-privé. La nécessité réelle d’intégrer la dimension ODD (Objectifs de Développement Durable) afin de mesurer l’impact social et la performance ESG (environnement/social et gouvernance) des projets de PPP a été soulignée.