Famara Ibrahima Cissé Pdt ACSIF
Ce samedi 1er mai 2021, en recevant les cahiers des doléances des centrales syndicales à l’occasion de la fête du travail, le président de la République M. Macky SALL, interpellé sur les prêts au logement accordés sans intérêt par le Ministère de l’Economie et des Finances (communément appelés prêts DMC) a clairement indiqué que l’Etat y avait mis un terme en raison du coût du dispositif estimé à 151 milliards de FCFA.
Cette prise de position sans équivoque du chef de l’Etat sur cet acquis social obtenu en son temps après une âpre bataille syndicale interroge d’autant que ce dispositif qui fait l’objet du décret n°2006-1409 du 28 décembre 2006 qui en a élargi et le montant du plafond du prêt – porté à 5 millions de FCFA – et l’assiette par l’inclusion de diverses catégories de fonctionnaires jusque là exclues dudit dispositif (enseignants du supérieur, personnels administratifs et techniques des universités de Saint-Louis et de Dakar) est toujours en vigueur.
Les raisons invoquées par le Chef de l’Etat à savoir coût du dispositif et nombre croissant des candidats ne sauraient justifier cette rupture d’égalité, d’autant que l’invite faite au secteur bancaire ne rencontrera pas un écho favorable. En effet, les banques de la zone UEMOA ne sont pas connues pour leur philanthropie. Aussi, incombe-t-il au mouvement syndical non pas de quémander son maintien mais de mettre en œuvre tous les moyens légaux à sa disposition pour son effectivité.
De surcroît, ce mécanisme de prêt sans intérêt a toute sa place dans la politique sociale du Gouvernement, relativement à sa politique d’inclusion sociale et à son programme des 100.000 logements qui suscite l’intérêt des coopératives d’habitat des fonctionnaires, et pourrait servir à booster ledit programme au lieu d’être le linceul de la déliquescence syndicale et du non respect de l’état de droit.
L’ACSIF (Association des Clients et Sociétaires des Institutions Financières) dans son rôle de vigie invite l’Etat et surtout les syndicats à se mobiliser pour le maintien du prêt DMC et à explorer tous les voies et moyens nécessaires à la sauvegarde de cet acquis social.