Par Amadou Cheikh NDIAYE
La croissance est fréquemment au centre du débat politique. Elle est l’un des objectifs de politique économique. Les pouvoirs publics cherchent ainsi à la favoriser ou à la maintenir dans le but de satisfaire d’autres objectifs tels que l’emploi et la stabilité des prix.
Cependant, depuis vers la fin de l’année précédente, une maladie, le covid 19 , a débuté en Chine à Wuhan plus précisément avant de devenir une épidémie pour déboucher sur une pandémie marquant son installation et sa propagation dans le monde, c’est le terme de crise qui revient dans l’actualité et ne cesse de défrayer la chronique.
S’agit-il d’une nouvelle crise ? Le constat est remarquable. Cette crise sanitaire a des effets multidimensionnels : économiques, sociaux, culturels, sociologiques, psychosociologiques entre autres.
Partant de l’approche économique, il s’agira tour à tour de préciser certains concepts notamment croissance, crise et récession.
La croissance économique est l’augmentation soutenue, pendant une période longue de la production d’un pays. Généralement on retient l’augmentation du PIB à prix constant comme indicateur de croissance.
Le PIB c’est-à-dire le produit intérieur brut est un indicateur mesurant la somme des richesses créées pendant une période, en général l’année, dans un pays, par les unités de production résidentes quelle que soit leur nationalité.
Le PIB peut être indiqué soit à prix constant soit à prix courant.
Le PIB à prix courant est aussi appelé PIB nominal ou PIB en valeur. C’est la valeur du PIB mesurée aux prix de l’année courante. Cette mesure inclut donc les effets de l’inflation ou de la déflation.
Le PIB à prix constant est également nommé PIB réel ou PIB en volume. Il exprime la valeur du PIB mesurée au prix d’une année de référence ou de base afin d’éliminer les effets de variation des prix.
Pour en arriver, on effectue un calcul qui permet d’éliminer l’effet de la hausse des prix (l’inflation). C’est ce qu’on appelle déflater :
Le déflateur est un instrument permettant de corriger une grandeur économique des effets de l’inflation.
Ainsi, l’intérêt des mesures à prix constant est de supprimer les variations des prix et donne une estimation plus réaliste. Les données à prix courant ne permettent pas de mesurer les quantités réellement produites.
Seule l’augmentation du PIB à prix constant d’une année sur l’autre sera retenue comme indicateur de croissance économique
Taux de croissance économique=
Ce faisant si on lit dans la presse que le Sénégal a connu une croissance de 7% en 2019 cela signifie que son PIB réel a augmenté de 7%.
Aux périodes de croissance, peuvent succéder des crises. En effet, la croissance n’est pas régulière et elle est rythmée par des cycles ou fluctuations qui désignent un ensemble de variations de l’activité économique au cours du temps, sans précision sur le rythme et l’intensité des mouvements ascendants ou descendants (succession de phases de hausse et de baisse de la production).
Au demeurant, une crise économique, au sens strict, correspond à une rupture, à un ralentissement brutal de la conjoncture qui indique la fin d’une période d’expansion (mouvement d’augmentation de la production à court terme).
Par extension (au sens large), la crise économique correspond à une situation économique caractérisée par la faiblesse de la croissance du PIB et le développement du chômage.
La crise peut déboucher sur une récession ou une dépression.
La récession correspond à un ralentissement de l’activité économique ou une baisse du PIB de court terme, c’est à dire deux semestres consécutifs. Entre autres, une baisse temporaire de la production.
La dépression correspond, quant à elle, à une baisse du niveau de l’activité économique caractérisée par une baisse du PIB relativement longue c’est-à-dire une diminution prolongée de cette production.
Les dépressions, contrairement aux récessions, sont exceptionnelles.
Toutefois, l’indice de sévérité de cette pandémie place le Sénégal au 1er rang en Afrique et au 3ème dans le monde tout de même. Ce qui ne l’empêche pas de subir les affres de la récession : la baisse de la production entraine des pertes de revenus ou de recettes selon le type d’agent économique d’où une diminution du pouvoir d’achat des ménages réduisant ainsi son niveau de vie. D’ailleurs, la France a constaté une récession ce mois soit une baisse de 6 % de son PIB.
A l’image de l’économie, la vie est aussi un cycle, il y a toujours des hauts et des bas, des périodes de vaches grasses et de vaches maigres.
Je termine par cette assertion de J.M. KEYNES, économiste anglais dont ses théories ont servi de solutions à la crise économique de 1929 : « mon rêve est que l’économiste soit aussi utile que le médecin ou le dentiste ».
Professeur de sciences économiques et sociales au lycée technique commercial M. DELAFOSSE
775704271
E mail : acn130101@gmail.com