M. Pape Oumar Sakho, Président du Conseil constitutionnel du Sénégal, nie à des électeurs sénégalais dument identifiés par leur carte d’identité leur qualité d’électeur suite à une erreur d’orthographe sur leur nom ou prénom. Par voie de conséquence, il s’apprête à décider de l’élimination de candidats à l’élection présidentielle pour les mêmes raisons dès lors qu’il refuse à ces électeurs leur droit de pouvoir parrainer une candidature.
Puisque M. Sakho sanctionne avec empressement et extrême sévérité de simples erreurs matérielles, de surcroît en violation de la loi, il convient de lui rappeler que le Président Macky Sall a déposé au Conseil constitutionnel une déclaration de patrimoine inexacte dans laquelle n’apparaît aucun compte bancaire, publiée par le Conseil constitutionnel dans le Journal officiel n° 6660 du mardi 12 avril 2012, et plusieurs fois reprise par la presse locale et internationale.
Deux seules hypothèses sont possibles.
Ou M. Macky Sall avait un ou des comptes bancaires et a donc déposé une fausse déclaration de patrimoine ; il appartient alors à M. Pape Oumar Sakho de mettre en branle le processus prévu par la loi pour des faits d’une telle gravité.
Ou M. Macky Sall a dit vrai, ne possède pas de compte bancaire, et n’a donc pu payer ses impôts dans les formes prévues par la loi et la réglementation. A ce titre M. Macky Sall n’est pas en règle avec la législation fiscale de notre pays et il ne pourra figurer sur la liste définitive des candidats que le Conseil constitutionnel publiera le 20 janvier 2019.
Et surtout que l’on ne nous serve pas un prétexte dans le genre : il a déposé une déclaration de biens et non de patrimoine. Les définitions juridiques ne souffrent à ce sujet d’aucune ambiguïté !
Citoyens, exigeons le respect de notre Constitution, et d’abord par ceux auxquels la garde en a été confiée.
Abdoul Mbaye, Ancien Premier ministre
Président de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail