Voilà bientôt sept mois que le plan de relance économique qui est l’accélération du Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (Pap2a) a été décrété et aucune action concrète à ce jour. «Pour le moment nous attendons toujours des mesures concrètes venant du gouvernement dans le cadre de la relance économique», affirme l’économiste Mor Gassama. Mais le gouvernement reste encore dans le flou concernant la stratégie à adopter: faut-il favoriser la demande intérieure en soutenant le pouvoir d’achat des ménages ou soutenir les entreprises par des financements et des baisses d’impôts.
Néanmoins, l’économiste Mor Gassama estime que la relance économique par la consommation est très importante. De manière générale, d’après lui, lorsqu’on dope la consommation des ménages cela permet aux entreprises de voir leurs ventes augmenter. «C’est en ayant plus de commandes que les entreprises vont pouvoir préserver leurs emplois et plus tard se renforcer au besoin», dit-il.
Lors de la publication de ce plan de relance, le président de la République avait fait un énoncé vague sur les secteurs prioritaires et la stratégie de «réduction de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur à travers une industrialisation durable et inclusive, l’accélération de la réalisation de la souveraineté alimentaire, sanitaire et pharmaceutique, la consolidation de la protection sociale et l’équité territoriale et enfin la promotion d’un secteur privé national fort». Les axes prioritaires de ce Pap2a. Ce plan de relance est estimé à 14 712 milliards, avec une contribution attendue du privé estimée à 4 770 milliards et le reste, c’est-à-dire les 9 942 milliards de francs Cfa, auprès des partenaires au développement. «Avec près de 15 000 milliards de francs Cfa à mobiliser, le gouvernement n’a pas encore communiqué sur l’état des lieux», constate l’économiste Mor Gassama.
Mais en dehors du montant global, aucune somme n’avait été dévoilée pour tel ou tel secteur. On ignore également le montant qui a été mobilisé et le gap qui reste à trouver pour le Pap2a. Au niveau du ministère de l’Economie, c’est le mutisme total.
Pour l’économiste, il s’agit de mobiliser les fonds et s’engager avec beaucoup d’audace pour lutter contre cette crise économique dont on ignore encore la durée et la profondeur. «La 2e vague est devenue plus mortelle pour nos compatriotes. Les difficultés financières s’accumulent pour les entreprises et pour l’Etat. C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics devraient mettre en pratique le plan de relance économique. Ce dernier pourrait être revu avec la crise qui perdure avec son lot de conséquences néfastes pour notre économie», dit-il. Le fonds Force covid-19 d’un montant de 1 000 milliards de francs Cfa a été financé par les bailleurs à hauteur de 735 milliards.
