Par Aloyse Diouf, Président Fondateur du Parti Ecologique Sénégalais
En ce début de quinquennat ou les autorités viennent de présenter la nouvelle vision de transformation du pays à l’horizon 2050. Osons rêver un peu après tout c’est gratuit. Le Sénégal vient de rentrer dans le cercle très fermé des pays gaziers et producteurs de pétrole, par conséquent il est légitimement permis de rêver pour devenir au-delà de son légendaire modèle de démocratie un exemple de prospérité et d’équilibre.
La Suisse avec une population estimée à 8.85 millions d’habitants (2023) se distingue par une richesse par habitant 56 fois supérieur, un chômage de 2.6% contre 25% pour le Sénégal. 1/ Un système d’apprentissage pragmatique avec le CFC. Le Certificat fédéral de Capacité (CFC) est obtenu après la réussite d’une formation professionnelle initiale (aussi nommée apprentissage). La formation qui dure 3 à 4 ans alterne pratique et théorie.
Le CFC vous permet d’accéder rapidement au marché de l’emploi ou poursuivre votre formation. L`apprentissage représente 95% du marché et les 5% débouchent sur la formation dite Attestation Fédérale de Formation Professionnelle (AFP).
2/ l’industrie axée sur l’innovation et l’exportation. L’industrie Suisse représente 25% de son PIB contre 1.7% pour le Sénégal selon L`(ANDS-2017) Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie. Certains diront que la Suisse a bâti son industrie sur le secret bancaire ceux-là n’ont jamais travaillé et côtoyé ce valeureux peuple discret travailleur doté d`une grande humilité. La Suisse a diversifié son économie, investi dans des secteurs à fort potentiel de croissance et adopté une rigueur budgétaire exemplaire.
A titre d’exemple la ville de Bâle va distribuer 2700 Euros pendant une douzaine d’années à sa population car ayant payé beaucoup trop d’impôts depuis 2012. Pourtant , un salarié en Suisse à temps plein travaille 1829 heures par an contre 1872 heures pour le Sénégalais avec des écarts de salaire qui restent rêveurs 6800 CHF (4 786 000 F CFA) mensuel pour le Suisse contre 138 Dollars F CHF en moyenne pour le Sénégalais. 3/ Une gouvernance allégée et décentralisée.
Le Sénégal a adopté le modèle Français des «millefeuilles » administratives qui alourdi le système de prise de décision. Le très vénéré ministre (qui une fois aux affaires changent de numéro de téléphone) va défendre le budget à l’assemblée nationale sans avoir consulté au préalable la base.
La Suisse privilégie le management participatif avec une prise en considération des préoccupations des populations qui votent les budgets au niveau local avant de les remonter au niveau central. Chez nos amis Suisses 🇨🇭 tout est fait pour l’intérêt général alors qu’au Sénégal c’est le chacun pour soi avec des détournements de deniers publics dont les acteurs sont érigés en héros. Il est crucial si nous voulons être au rendez-vous de 2050 de changer les mentalités et d’écarter ceux qui plombent les finances de la république.
Nous pouvons rêver d’un Sénégal transformé en 2050. Mais pour cela, le rêve doit commencer dès aujourd’hui. Inspirons nous des modèles qui marchent : un État exemplaire sans distinction d’appartenance politique, une simplification de l’administration, pas d’état d’âme pour les ennemis de la république, un état laïcs rien que laïcs, une ré-industrialisation à outrance de notre économie avec des champions nationaux à l’image des Aliko Dangote au Nigeria. Pourquoi le Sénégal ne pourrait-il pas suivre cette trajectoire ? Dieu sait que le système scolaire de base est l`un des plus robuste en Afrique et pour cause notre pays accueille les futurs médecins Algériens, Marocains, Gabonais etc…
4/ La Suisse : premier pays de destination de l`or du Sénégal Selon le rapport 2022 du Comité national de l’ITIE du Sénégal, 14 tonnes d`or sont produites par an dont 90 % destinées au marché Suisse.
La Suisse reste donc le premier destinataire de la production de l’or du Sénégal. Sur une production de 539 698 675 869 FCFA ( 822. 765. 324 Euros) de l’or, elle importe 380.045.730 082 FCFA ( 580.371. 390 ) Euros. Une meilleure allocation de ces ressources aurifères, gazières et pétrolières permet légitiment de rêver à l’horizon 2050.