Braima Camara a affiché ses ambitions pour sortir son pays de la pauvreté et le placer sur la rampe du développement économique et social. Après avoir écouté, pendant deux jours, des médecins, professeurs, agriculteurs, infirmières, juristes, entrepreneurs, etc, lors de la première Conférence internationale des cadres MADEM-G15, il souligne que le chemin est difficile, mais ils sont prêts. Car selon lui, il s’agit de sauver la Guinée Bissau.
«Nous avons écouté, discuté et fait des propositions sur les fondations nécessaires à la réussite d’un pays. Nous avons discuté de l’éducation. Nous avons discuté de la santé. Et aussi la justice, l’économie, l’agro-industrie, les infrastructures, la démocratie et le développement », dit-il. Puis il ajoute : «Ce chemin qui commence aujourd’hui doit être fait en regardant vers l’avenir, sans nous excuser du passé. Nous devons aller de l’avant avec la réalité qui existe, nous devons nous mettre au travail».
Braima Camara indique qu’au cours de ces deux jours, il est devenu clair qu’ils ont des idées très claires sur la voie à suivre. «Nous connaissons les réformes que nous devons mettre en œuvre pour redonner à notre peuple la dignité et le développement qu’il mérite » poursuit-il.
L’éducation constitue une priorité pour le MADEM G15. Après un diagnostic sans complaisance, il affirme qu’il est devenu évident que le problème n’est pas le manque d’instruments normatifs et de planification dans le système éducatif. Selon lui, pour que l’enseignement soit effectivement égalitaire et démocratique, axé sur l’élève, il est essentiel d’augmenter l’investissement public dans l’éducation, en garantissant la qualité de l’enseignement dans le système public, sans oublier les systèmes privés et coopératifs. Pour lui, l’État doit devenir le garant effectif de la qualité de notre système éducatif. Et pour que cela se produise, la reconnaissance des enseignants et des professionnels de l’éducation doit être une réalité, d’après lui.
Braima Camara explique que le succès de l’éducation commence chez les enseignants, dans leur qualité, dans leur capacité éducative, dans leur formation, dans la stabilité de leur rémunération, dans leur motivation et dans leur reconnaissance. En plus, dit-il, l’avenir du pays dépend des cadres qu’il peut former et retenir. «Les enseignants jouent ici un rôle essentiel. Nous devons donner aux enseignants une perspective d’avenir, de reconnaissance et de progression de carrière. Les enseignants, les éducateurs, de tous les niveaux d’enseignement sont une priorité. Nous devons préparer notre communauté aux défis que connaît la Guinée-Bissau, en misant sur l’éducation permanente et la requalification pour les nouvelles opportunités d’emploi », promet Braima Camara qui veut promouvoir l’enseignement et l’apprentissage des technologies de l’information et de la programmation dès la jeunesse. «Nous allons créer des professionnels prêts à soutenir la révolution de l’économie traditionnelle, dématérialiser les processus, créer de nouveaux marchés et soutenir la gouvernance, faire naître une génération innovante en Guinée-Bissau, en Afrique et dans le monde. La justice, la santé, l’éducation, l’économie, tous les secteurs d’activité de notre pays ont besoin de Guinéens qui savent programmer et qui maîtrisent l’informatique et les nouvelles technologies », soutient-il, ajoutant qu’ils vont mettre en place un système éducatif mieux géré et plus orienté vers son objectif principal : préparer l’avenir du pays.
La santé est également est un domaine prioritaire, où presque tout reste à faire. Braima Camara affirme que le financement du système national de santé doit être une réalité, comme dans de nombreux autres pays. «Pour un SNS viable, l’État doit être le garant de la qualité, tant dans la formation des professionnels que dans les produits pharmaceutiques, sans oublier la mise en œuvre de politiques de santé publique répondant aux besoins de la communauté. La formation est fondamentale. Il ne sert à rien d’avoir des appareils de diagnostic médical si on n’a personne pour les utiliser », dit-il.
D’autre part, pour garantir la fourniture de soins de santé essentiels et de référence, Braima Camara indique qu’il est également nécessaire de reconstruire les infrastructures et d’en construire de nouvelles.