Plus que l’opposition, le candidat Macky Sall redoute les réseaux sociaux. Avec l’éviction de Karim Wade et Khalifa Sall, ils ont devenus son principal opposant. Le Chef de l’Etat, candidat à sa propre succession, redoute en effet l’influence de WhatsApp, Facebook, Messenger, Twitter, YouTube, etc, qui sont utilisés quotidiennement par des millions de Sénégalais. Ces médiats accessibles à tous, même aux analphabètes, sont devenus les moyens d’information, mais également de désinformation les plus usités au Sénégal. Ce qui inquiète le pouvoir.
Les opposants qui connaissent leur impact sur l’électorat les ont investis massivement. Et ils communiquent régulièrement avec les Sénégalais via ces réseaux sociaux. A tel point que le pouvoir les accuse régulièrement de n’exister que virtuellement, sur la toile et non sur le terrain politique.
Conscient de leur impact sur le choix des électeurs et du rôle qu’ils joueront lors de la présidentielle de février 2019, Macky Sall veut mieux les contrôler. C’est pourquoi, il a décidé d’augmenter substantiellement le budget de l’Artp, le gendarme des réseaux sociaux. L’Artp chercherait à bloquer ou du moins à restreindre les réseaux les plus utilisés dans le pays. En effet, le gouvernement a adopté en juin dernier, un projet de loi en préparation depuis 2 ans, portant code des communications électroniques. Ce code en son l’article 27 donne l’autorisation aux régulateurs dont l’Artp et aux opérateurs le pouvoir de restreindre les réseaux sociaux.
Mais, cela risque d’être fastidieux. C’est pourquoi, Macky Sall demande avec insistance aux jeunes de Benno d’être encore plus présents sur ces outils des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour «défendre son bilan afin de préparer sa réélection».
Dans une contribution parue, hier, dans Walf Quotidien, et intitulé: Contexte pré-électoral: Les «fakenews», ultime recours d’une opposition déboussolée, Ibrahima Sène, écrit : «A quatre mois de la tenue de la présidentielle du 24 février 2019, notre pays est rentré dans une période de désinformation systématique, à la faveur de la prolifération des médias de communication de masse. (…) C’est ainsi que des leaders de l’opposition se sont emparés de ces outils modernes de communication de masse, pour s’adonner à la divulgation de «fakenews» pour, à la fois, susciter artificiellement l’indignation des masses, et se présenter en «victimes» d’un prétendu déni de liberté d’expression».
«Notre pays vit ainsi, de la part de leaders politiques sans scrupule, ni une once de patriotisme, une saison de désinformation de masse qui est inédite dans toute son histoire électorale. (…) C’est sur ce fonds de commerce politicien, qu’une vaste campagne est en cours, pour accuser le gouvernement de projeter une confiscation du pouvoir, à l’issue d’une élection qui serait frauduleuse, afin préparer l’opinion, dès maintenant, à des manifestations de masse post-électorales, en vue de prendre le pouvoir par la rue», poursuit Ibrahima Sène.