Ousmane Tanor Dieng ne semble pas être favorable à cette candidature. Mais de plus en plus de nombreux socialistes pourtant favorables à la direction du parti, veulent que le parti présente un candidat en 2019. L’objectif est de mieux préparer la présidentielle de 2024. Reste maintenant à savoir quel socialiste va porter les couleurs du parti.
L’idée d’une candidature socialiste à la prochaine élection présidentielle commence à germer dans la tête de beaucoup de socialistes, pourtant favorables à la direction du parti. Une source autorisée nous informe que cette candidature est de plus en plus agitée au niveau des structures du parti, qui précise cependant que personne n’ose, pour l’instant, en parler ouvertement au secrétaire général du parti Ousmane Tanor Dieng qui ne semble pas être favorable à cette candidature.
Toujours est-il que des responsables socialistes souhaitent avoir un candidat, non pas dans l’objectif de remporter le prochain scrutin. «Nous ne nous faisons pas d’illusion en cas d’une candidature socialiste», explique notre source. «L’objectif de cette candidature est de mieux préparer 2024 parce que le Ps aura, à coup sûr, un candidat. Tous les socialistes sont conscients que l’avenir du parti dépendra de la présidentielle de 2019. Si nous n’avons pas de candidat, il est illusoire de penser à remporter 2024», s’empresse-t-elle d’ajouter.
Ceux qui agitent cette candidature souhaitent avoir un homme consensuel, pouvant avoir le soutien des partisans du maire de Dakar, Khalifa Sall. «Il devra être accepté par les pro Khalifa. Il nous faut un socialiste capable de fédérer toutes les sensibilités du parti, donc un homme qui n’a pas été en opposition frontale avec le maire de Dakar», explique notre source, ajoutant que le candidat devra incarner les «valeurs socialistes», c’est-à-dire être intègre et intellectuellement sans reproche.
Notre interlocuteur cite trois personnes qui sont susceptibles de porter la candidature socialiste. Il s’agit d’abord du ministre de l’Education nationale. Serigne MbayeThiam a été directeur de campagne de Tanor Dieng lors de la présidentielle de 2012. D’ailleurs, selon plusieurs sources concordantes, Ousmane Tanor Dieng avait, à un moment donné, jeté son dévolu sur lui pour lui succéder à la tête du parti juste après la présidentielle de 2012. Mais, selon une source proche de la direction du parti, les militants tanoristes lui reprochent son «caractère froid» sans compter qu’il n’a pas une base politique solide. En plus, notre interlocuteur souligne que sa candidature n’aurait pas le soutien des partisans de Khalifa Sall. Serigne Mbaye Thiam a, à plusieurs reprises, manifesté son hostilité envers le maire de Dakar.
Le maire du Plateau Alioune Ndoye fait partie aussi des favoris à une éventuelle candidature socialiste. Seulement, d’après notre interlocuteur, Khalifa Sall et ses partisans ne lui pardonneront jamais sa «trahison». «C’est grâce à Khalifa Sall qu’il a été élu maire et il lui a tourné le dos», souligne un autre socialiste.
Le troisième socialiste pressenti est le coordonnateur des cadres socialistes. Haut cadre dans une banque de la place, le très discret Alpha Bayla Guèye serait, selon plusieurs sources dignes de foi, la botte secrète de Tanor. Membre du conseil municipal de Mermoz Sacré-Coeur, il s’entend tant bien que mal avec Barthélémy Dias, le bras droit du maire de Dakar. Mais il n’est pas connu du grand public. En tout état de cause, le parti tranchera la question dans sept mois, lors du prochain congrès prévu en principe au mois d’octobre prochain. «Si la majorité des délégués est favorable, le Ps aura son candidat, même si le secrétaire général qui sera élu est contre», soutient notre interlocuteur.