La volonté des hommes d’affaires ne saurait suffire pour développer une industrie nationale forte. Les hommes d’affaires ont besoin forcément d’un Etat protecteur pour pouvoir se développer en interne et aller à la conquête des marchés extérieurs, selon le sociologue Aliou Sall. «Aucune industrialisation n’est possible sans un Etat stratège. Il faut qu’il soit derrière», dit-il.
Maguette Wade, maire de Ngaye Mékhé d’ajouter : «Je suis convaincu que l’avenir du Sénégal dépend de l’agriculture. Mais il faut surtout une volonté politique. C’est l’Etat qui doit créer un cadre incitatif. Si nous voulons une industrie forte, il faut que l’Etat mette le patronat dans des bonnes conditions. C’est lui qui décide et qui doit mettre les rails du développement».
Ancien ministre du Budget et de l’Energie et actuel directeur de la Somiva qui exploite les phosphates de Matam, Ibrahima Sarr soutient que l’industrie peut régler le problème de l’emploi. Mais pour cela, dit-il, il faudrait revoir l’impôt. D’après lui, la fiscalité est telle que les gens se cachent dans l’informel. Jusqu’au début des années 80, le Sénégal était industrialisé. Mais actuellement, c’est 200 industries qui sont fermées, selon l’économiste Moubarak Lo.