La situation économique du Sénégal ne s’est pas améliorée. C’est la conclusion du dernier rapport annuel de la Banque mondiale sur la situation économique du pays, qui est le principal outil du suivi de l’activité économique. L’édition de cette année a pour thème principal la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité.
«La croissance du pays reste résiliente malgré les crises multiples et les perspectives macroéconomiques sont favorables grâce notamment à l’exploitation et la commercialisation imminente des hydrocarbures. Toutefois, cette croissance se doit d’être plus inclusive afin de réduire le taux de pauvreté qui n’a pas baissé en 2022, et qui a même légèrement augmenté notamment à cause de l’inflation persistante », affirme Keiko Miwa, Directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Sénégal.
Puis elle ajoute : «Le taux de vulnérabilité à la pauvreté, qui représente le taux des ménages qui risquent de tomber dans la pauvreté à cause d’un choc, constitue une notion importante pour la formulation de politiques publiques en vue de la réduction de la pauvreté, notamment au niveau territorial».
D’après le rapport, le taux de vulnérabilité des ménages au Sénégal est estimé à 54,2 % pour 2018, soit l’équivalent de 1,5 fois l’incidence de la pauvreté qui est de 37,8 %. Ainsi, les pandémies, les guerres et les sécheresses, si elles devaient avoir lieu, pourraient plonger plus de la moitié de la population dans la pauvreté, en l’absence de mesures compensatoires pour soutenir les ménages.
En général, si les programmes de lutte contre la pauvreté ne ciblaient que les ménages pauvres, ils seraient probablement moins efficaces pour atteindre leur objectif, car ils laisseraient de côté les ménages qui, sans être pauvres, ont une forte probabilité de tomber dans la pauvreté, d’après le rapport qui souligne que la quantification de la vulnérabilité à la pauvreté est donc particulièrement importante pour les politiques publiques de protection sociale.