Pour les partisans d’Abdoul Mbaye, c’est le président Macky Sall qui est responsable des fautes de gestion notées dans les rapports de la cour des comptes. «Tous les actes de mal gouvernance soulignés par nos vaillants auditeurs sont le fait d’individus se réclamant de vous et que vous avez placés aux premiers rangs d’un système ayant pour unique objectif votre survie politique. C’est dire que vous les inspirez …mais de quelle triste façon, hélas Monsieur le Président… », lit-on dans un communiqué.
Les cadres de l’ACT soutiennent que suite à la publication des rapports de la Cour des comptes confirmant de graves violations des lois et procédures qui régissent la gestion des services et établissements publics de notre pays, le devoir et la responsabilité inhérents à ses fonctions l’obligent à répondre aux attentes légitimes de ses concitoyens qui sont profondément «choqués» par les résultats des vérificateurs de la Cour des comptes.
Mais, ils estiment que les sorties publiques du Chef de l’Etat, amplifiées par son proche entourage, sur le contenu de ces rapports renseignent à souhait sur sa volonté de couvrir cette vaste entreprise de prévarication de nos ressources et d’infantilisation continue de nos corps de contrôle.
«Celles de vos collaborateurs qui contestent de manière véhémente les rapports et les contrôleurs avec des menaces à peine voilées de plaintes et autres pressions, des dénigrements de la qualité de leur travail avec des arguments ridicules. Monsieur le Président, il n’est plus permis de douter de vos intentions; elles sont claires. Hier comme aujourd’hui et encore sans doute moins demain, en dépit de votre devoir de leadership républicain, éthique et neutre, au seul service des intérêts de la nation, de la République et non d’un clan ou de militants et parents, vous n’envisagez de sanctionner les hommes mis en cause par les rapports », disent-ils.
«Nous sommes en vraie « inaptocratie » et si cela n’est pas encore fait, ces directeurs généraux seront sans aucun doute promus à d’autres hautes responsabilités. D’ailleurs, qu’en 2020 le conseil des ministres, sous votre présidence, se félicite dans son communiqué de recevoir des rapports des années 2015, 2016, 2017, donne un aperçu du sort qui sera réservé aux conclusions desdits rapports », poursuivent les têtes pensantes de l’ancien Premier ministre.
D’après eux, «l’’autosatisfaction» contenue dans le communiqué précité couvre difficilement la flambée généralisée, en cours ou à venir, des prix des denrées de première nécessité, non plus l’insécurité à laquelle nos concitoyens sont exposés ou la détresse de ne pas pouvoir se soigner de manière convenable.
«Lutter efficacement contre la prévarication de nos ressources aurait contribué à atténuer les souffrances de ceux qui vous ont porté à la magistrature suprême de notre pays. Pour notre part, ayant pris la pleine mesure des souffrances endurées par nos concitoyens, nous ne cesserons d’alerter et de dénoncer ces actes qui freinent les développements actuel et futur de notre pays», disent-ils encore.
Enfin, ils affirment qu’ils continueront d’exiger une justice impartiale libérée de considérations politico-affairistes afin de sanctionner les violations graves et intentionnelles de nos lois et procédures, une gouvernance éthique, transparente et intègre qui accorde au contrôle d’état, au mérite, aux sanctions positives comme négatives, toute l’importance nécessaire.