Le rouleau compresseur que constitue la coalition Yewwi Askan Yi, qui a opéré une percée fulgurante lors des dernières élections locales, inquiète visiblement les tenants du pouvoir. A peine porté sur les fonds baptismaux, Yewwi Askan Yi, a en effet, réussi la prouesse de faire basculer soixante onze collectivités locales dans son escarcelle.
Une percée inattendue, qui a surtout porté sur de grandes agglomérations du pays. Et dont la conséquence politique majeure, a été la consécration de Yewwi Askan Yi au rang de deuxième force politique du Sénégal. Auréolés et revigorés par ce nouveau statut enviable, Ousmane Sonko, Khalifa Sall, Barthélemy Diaz, les trois têtes de pont de ladite coalition, nourrissent désormais l’ambition d’imposer une cohabitation au régime de Macky Sall, à l’Assemblée nationale, lors de la prochaine législature.
Certes, l’ambition est noble, exaltante, mais sa matérialisation concrète constitue tout de même, un immense danger pour le président de la République et son régime. Qu’il soit dit au passage, un chef de l’Etat, dont le second et dernier mandat arrive à terme en 2024. Au regard du contexte politique sénégalais actuel, Il est aujourd’hui quasi certain, qu’une Assemblée nationale, majoritairement contrôlée par Yewwi Askan Yi, revêtira à coup sûr, les contours alambiqués d’une tribune politique de rejet et d’invalidation systématique des projets ou proposition de loi émanant de l’exécutif. Mais aussi, un puissant levier politique entre les mains de l’opposition pour précipiter et accélérer la chute éhontée du régime en place.
Pour empêcher qu’un tel scénario catastrophique se produise dans notre espace politique et institutionnel, la coalition Benno Book Yakaar, s’organise, affûte ses armes politiques et met en branle ses stratégies d’endiguement et de neutralisation de ses adversaires. Des manoeuvres politiques tous azimuts sont présentement en cours et n’épargnent en apparence aucune chapelle de l’opposition. Fidèle à sa réputation peu flatteuse d’homme politique, maniant avec dextérité le sabre et la carotte à merveille, le président de Benno Book Yakaar, avance désormais à visage découvert.
Il débauche froidement dans les rangs de Gueum SA Bopp,, tente un rapprochement cynique avec le PDS, met en branle sans sourciller la machine judiciaire pour affaiblir, intimider les responsables politiques de Yewwi Askan Yi. La réactivation des dossiers judiciaires de Ousmane Sonko et de Barthélemy Diaz, rentre en droite ligne de cette entreprise de harcèlement et de musellement. Désormais, l’épée de Damoclès qui a longtemps plané au dessus de la tête de Barthélemy Diaz, va voir son mouvement suspendu, pour se retrouver entre les mains du pouvoir. Lequel pouvoir n’hésitera pas à s’en servir malicieusement pour porter le coup d’estocade au maire de Dakar.
Son allié dans la coalition Yewi Askan Yi, en l’occurrence Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor, a, quant à lui, intérêt à surveiller étroitement arrières. La récente sortie très médiatisée de Adji Sarr, dans les colonnes des journaux français, renseigne éloquemment sur la volonté du régime Sall de remettre au goût du jour ce sulfureux dossier politico-judiciaire, aux relents de règlements de comptes politiques. Sinon comment expliquer qu’une présumée victime d’un viol répétitif, ait délibérément décidé de taire cette agression sexuelle pendant longtemps, avant de se résoudre à porter plainte contre son ” bourreau “.
Autre incongruité, après s’être emmurée dans un silence coupable, un an durant, Adji Sarr sort par enchantement de sa cachette dorée, pour se prononcer sur les événements douloureux de mars 2021. Et comme par hasard, elle a choisi la veille de la commémoration de ces émeutes sanglantes du 8 mars 2021, pour jeter en pâture la justice de notre pays, qu’elle a déjà saisie dans le dossier de viol qui l’oppose à Ousmane Sonko, et exprimé dans la foulée, son désir de quitter le Sénégal pour aller vivre à l’étranger. Poussant le bouchon et l’indécence plus loin, Adji Sarr laisse entendre qu’elle vit dans un dénuement quasi total. La misère dans laquelle baigne Adji Sarr, est tellement désespérée au point qu’elle éprouve des difficultés énormes à trouver de quoi payer ses petites culottes.
Pourtant, en dépit de la pauvreté et de la situation de dénuement dans laquelle elle végète, Adji Sarr trouve toujours les moyens financiers pour déménager régulièrement. Elle loge, selon ses propres confidences, dans des appartements qui sont hautement surveillés et sécurisés par des agents de la Brigade d’Intervention Polyvalente (BIP). Un tel dispositif sécuritaire, suppose et sous-entend, qu’elle est prise en charge par l’Etat du Sénégal, hébergée dans des zones résidentielles, loin des populeux quartiers de Dakar et de sa banlieue où croupissent les populations démunies.