Au Sénégal les réfugiés Mauritaniens sont au nombre de douze mille environ. Ils sont là depuis 1989. Trois mille d’entre eux rêvent d’aller vers d’autres cieux, mais ils sont six mille à vouloir acquérir la nationalité sénégalaise. «Il y a des réfugiés qui souhaitent devenir sénégalais. Pour cette catégorie on travaille avec la commission nationale pour les réfugiés et les apatrides et des déplacés internes. Il s’agit de constituer les documents et c’est un problème épineux parce que la plupart d’entre eux sont arrivés sans aucun document. Certains ont aussi eu des enfants qu’ils n’ont pas déclarés. Il faut donc reconstituer tout cela prend un temps fou», dit-elle.
Liz Ahua rappelle que depuis 2016, le HCR a développé, en collaboration avec le gouvernement sénégalais un plan stratégique pour la recherche des solutions durables pour les réfugiés Mauritaniens. Ce plan, soutient-elle, ouvre de nouvelles perspectives pour les réfugiés qui peuvent désormais s’engager dans des processus de naturalisation ou de permis de séjour de longue durée. Elle invite ainsi tous ceux qui sont concernés de se rapprocher auprès du HCR et des services compétents de l’Etat Sénégalais pour initier les démarches administratives nécessaires. En plus de l’octroi de documents administratifs, le Hcr travaille avec les six mille réfugiés qui désirent devenir sénégalais pour leur trouver des projets qui les permettront de s’intégrer dans la société et qu’ils ne soient pas un fardeau pour l’Etat du Sénégal.
Trois mille souhaitent retourner en Mauritanie
Autre casse-tête pour le Hcr, le cas de ceux qui désirent rentrer en Mauritanie. Ils sont au nombre de trois mille mais leur pays ne les considèrent pas comme Mauritaniens. «C’est un projet qui va prendre du temps, ce n’est pas demain que ça va se décanter», regrette-t-elle.
D’ailleurs elle rappelle que les réfugiés Libériens ou Rwandais qui vivent au Sénégal ont des passeports de leur pays d’origine, mais la Mauritanie n’est pas encore prête à octroyer des documents parce que les relations entre ce pays et cette catégorie de populations sont difficiles.
C’est pourquoi pour essayer de les rapatrier, la représentante du Hcr affirme que son organisation n’a cessé de faire le plaidoyer auprès des autorités pour que la Mauritanie prenne la décision de rapatrier ses populations réfugiées. «Le contexte politique actuel en Mauritanie n’est pas propice en faveur du rapatriement volontaire. D’ailleurs, cette solution a déjà été mise en œuvre par le passé et il est difficile de penser à organiser ce genre de processus encore dans les prochaines années», reconnaît-elle.
Comme pour ceux qui veulent rentrer au bercail, le cas de ceux qui souhaitent garder leur nationalité tout en restant au Sénégal pose également problème, selon la représentante du Hcr. Et pour faire face, Liz Ahua leur propose une carte de résidence à longue durée au lieu de donner des cartes d’identité de réfugié de cinq ans. «Les autorités sénégalaises pourraient donner des cartes de résidence de dix renouvelables jusqu’à ce qu’à ce que des solutions soient trouvées», suggère-t-elle.