«Nous devons poursuivre les efforts de relance économique. C’est l’objet du New Deal avec l’Afrique, issu du Sommet de Paris du 18 mai dernier sur le financement des économies africaines. Grâce au consensus réalisé au sein du G20 le premier objectif du Sommet a été atteint, avec l’émission historique de Droits de Tirages Spéciaux à hauteur 650 milliards de dollars.
Ainsi, l’Afrique a pu disposer de son quota de 33 milliards de dollars pour renforcer sa résilience sanitaire, atténuer en partie l’impact de la crise et amorcer la relance économique. C’est un acquis considérable, dont il faut se féliciter.
Cependant, au regard de l’impact profond de la crise, l’Afrique a besoin d’un financement additionnel d’au moins 252 milliards de dollars d’ici à 2025 pour contenir le choc et amorcer sa relance économique.
Travaillons donc ensemble pour réaliser le deuxième objectif de Paris. Il s’agit de réallouer, en faveur des pays africains, selon des modalités à convenir, 67 milliards de dollars, mobilisables sur les quotas de DTS des pays riches qui y consentent, pour atteindre le seuil des 100 milliards convenus. Nous pouvons y arriver, en maintenant le dialogue ouvert et confiant déjà engagé.
C’est ainsi que nous pourrons asseoir les prémices d’un New Deal avec l’Afrique, par une gouvernance économique et financière mondiale réformée, plus juste et plus inclusive. Ce New Deal est possible, si nous faisons en sorte que les paradigmes relationnels avec le continent reposent plus sur le partenariat que sur l’aide publique au développement.
De toute évidence, l’aide ne peut satisfaire les besoins d’un continent de plus d’un milliard d’habitants où beaucoup reste encore à construire.
En plus de ses efforts internes, l’Afrique en quête d’émergence a surtout besoin d’accéder à des ressources concessionnelles et mixtes conséquentes, sous forme de prêts, pour financer les secteurs indispensables à son décollage économique : infrastructures, énergie, agriculture, industrie, eau et assainissement, santé, éducation et formation, entre autres. Pour ce faire, un New Deal avec l’Afrique devrait aider à vaincre les déterminismes qui entravent l’accès du continent à ces ressources. J’appelle les pays et Institutions partenaires à travailler avec nous à l’assouplissement des règles de l’OCDE pour libérer le potentiel de l’investissement en Afrique. Chacun y trouvera son compte ; car les besoins en investissements d’une Afrique en construction constituent autant d’opportunités de croissance et de prospérité partagées », a déclaré le président Macky Sall, lors de la 76e Session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies.