Sous la présidence de Recep Tayyip Erdogan, la Turquie est devenue un acteur incontournable du commerce sur le continent africain, particulièrement au Sénégal. Le pays est devenu pour Ankara en quelques années une « tête de pont dans le développement des relations commerciales » en Afrique de l’Ouest, selon la politiste Gabrielle Angey.
Position géographique, stabilité politique et perspectives économiques encourageantes ont poussé la Turquie à soigner sa relation avec Dakar. Depuis 2013, le président turc y a effectué quatre visites, dont la dernière en janvier. Recep Tayyip Erdogan met en avant la coopération Sud-Sud, un « partenariat gagnant-gagnant », selon lui. Son discours aux accents anti-impérialistes sonne doux aux oreilles des dirigeants africains. À chacune de ses visites, une délégation d’hommes d’affaire turcs l’accompagne.
L’influence de ces entrepreneurs augmente vite et dans de nombreux domaines : ferroviaire, agrobusiness, énergie… L’ouverture de liaisons aériennes Turkish Airlines en Afrique a facilité les rapprochements. La hausse des flux commerciaux entre les deux pays a suivi. En 2018, le volume des échanges était de 250 millions de dollars, et le gouvernement turc ambitionne de le porter à 400 millions (360 millions d’euros).
« L’économie est la pierre angulaire de la politique étrangère turque, poursuit Gabrielle Angey. Les acteurs privés sont partie prenante de l’expansion de la puissance turque. Ils agissent pour permettre le rapprochement. » De fait, la balance commerciale penche très largement côté turc. En 2017, les exportations vers le Sénégal s’élevaient à 224 millions de dollars (190 millions d’euros), tandis que ses importations depuis le Sénégal étaient d’environ 5 millions de dollars (4 millions d’euros).
La Croix.com