Certains Sénégalais qui avaient manifesté leur désir de se présenter aux élections locales dénoncent les reports successifs de ce scrutin. Originaire de la commune de Ndondol, dans le département de Bambey, arrondissement de Ngoyé, Edouard Sène, un candidat indépendant, fustige ce qu’il appelle les «calculs de la majorité».
Selon lui, le gouvernement cherche le moment propice pour lui et ses responsables locaux pour organiser le scrutin. «Rien ne justifie ce report jusqu’en 2021», dit-il. En effet, Edouard Sène, qui aspire à prendre la place du maire apériste en exercice, Pape Sène, affirme qu’on peut bel et bien organiser ce scrutin au mois de juin 2020. «C’est l’idéal», dit-il. Par ailleurs, le futur candidat à la mairie de Ndondol fustige le manque de moyens des collectivités locales.
«Elles sont laissées à elles-mêmes avec des élus locaux qui pompent souvent les maigres ressources pour leur propre compte», dit-il. Les partis regroupés autour de la Convention pour la renaissance démocratique (Crd) fustigent eux-aussi ces reports sans fin. Ils accusent le président Macky Sall de chercher à gagner du temps pour sauver son frère Aliou Sall «pris dans la nasse» de Franck Timis et trouver la bonne combinaison pour remporter le scrutin à Dakar. Des candidats de l’opposition, des indépendants ou de la société civile critiquent ouvertement ces reports successifs. Des personnalités de la mouvance présidentielle réclament également, mais en sourdine, par «esprit et solidarité de groupe», la tenue du scrutin le «plus rapidement possible».
