Pr. Abou KANE
Une remontada artificielle des hommes puisqu’il y a toujours plus de femmes que d’hommes dans les ménages ordinaires.
Les résultats du 5e recensement général de la population et de l’habitat (RGPH-5) publiés ce 31 Octobre par l’ANSD révèlent qu’il y a 18.032.473 habitants au Sénégal dont 50,6% d’hommes et 49,4% de femmes mais pour les ménages ordinaires qui polarisent 17.589.121 habitants, on a plus de femmes que d’hommes (50,2% de femmes); c’est seulement en tenant compte des ménages collectifs (casernes, internats, prisons etc.) et des menages flottants (sans domicile fixe) que les hommes font leur remondata que nous qualifions d’artificielle car aussi bien dans les ménages collectifs que ceux flottants, les décisions sont harmonisées et le concept d’agent représentatif tant remis en cause en économie prend son sens (c’est comme si en observant un individu, on a une idée sur tous les autres).
Pour les moins de 15 ans, les garçons sont plus nombreux que les filles mais au-delà de 15 ans il y a plus de femmes que d’hommes. Mieux, après 60 ans, les femmes sont encore plus nombreuses ; est-ce qu’elles vivent plus longtemps que les hommes ? L’ANSD nous dira, après un stress test certainement ; pourquoi pas ?
A partir des chiffres publiés on peut déduire que la population en âge de travailler, c’est-à-dire entre 15 à 64 ans, est d’environ 9,3 millions. Ce qui signifie que 75 personnes inactives sont prises en charge par 100 personnes en âge de travailler même si on sait que tous ceux qui ont l’âge de travailler ne travaillent pas forcément. Ce taux de dépendance de 75% c’est lorsque ce ratio est calculé en considérant comme inactifs ceux qui ont moins de 15 ans et ceux âgés de 65 ans et plus. Il sera plus élevé si on prend les fourchettes moins de 20 ans d’une part et plus de 60 ans d’autre part, comme des inactifs (selon la méthode utilisée).
D’autres sources de données ont montré qu’au Sénégal il y a moins de 600.000 salariés dans le public (moins de 200.000) et dans le privé (moins de 400.000) sur plus de 9 millions en âge de travailler. Cela confirme encore la place prépondérante de l’économie informelle dans notre pays, comme l’ont montré beaucoup d’études qui estiment que 90% des emplois sont informels au Sénégal. Cela nous ferait plus de 5 millions de personnes dans l’informel en attendant des enquêtes précises sur le sujet; la dernière (à notre connaissance) étant l’enquête régionale intégrée ur l’emploi et le secteur informel (ERI-ESI) qui date de 2017 (rapport publié en 2019). D’ailleurs ce décalage nous rappelle que l’ANSD a réalisé une grosse performance pour ce RGPH puisque les résultats sont publiés seulement 4 mois après la collecte de données.
FASEG/UCAD