Le Premier ministre, plutôt le professeur d’un soir devrait on dire, s’autorise une correction sur la copie de ses adversaires qui envisagent de sortir de la zone CFA en créant une monnaie locale, une fois au pouvoir. Une question qu’Amadou Ba aborde de façon pointue et sérieuse. Car, indique-t-il, à l’ère des grands ensembles, aucun État ne peut se construire seul. On ne joue pas avec la monnaie car elle est déterminante dans le développement mais surtout elle participe à la souveraineté d’un pays.
Son cours magistrale est entrecoupé par le rythme du «sabar » et des chants qui offrent une ambiance de fête sur la place Faidherbe. Pourtant le PM n’ a arpenté les marches qui mènent à La Tribune qu’à une heure du matin. Mais il a été attendu, pendant très longtemps par des fidèles qui ne voulaient pour rien au monde manqué le rendez vous avec leur candidat.
Depuis Pikine, la porte d’entrée de la veille ville en venant de Dakar, le ton est donné. Mansour Faye, premier magistrat de Saint Louis est en tête de peloton pour dérouler le tapis rouge à Amadou Ba. Le cortège est interminable. Il s’étend à perte de vue. Les militants étalés tout le long rivalisent d’ardeurs. Ils chantent, dansent, sautent et trépignent. Ce qui devait être une rencontre politique est transformée en une belle fête.
L’assistance adule et scande à tue tête le nom du Premier ministre. Touché par cette belle marque de sympathie, il s’en réjouie avant de déclarer que « Ndar a un avenir radieux du fait de l’exploitation prochaine du gaz » au large de ses côtes.