Par Papa Mody Sow
Grand pays de démocratie jadis chantée en Afrique et dans le monde, le Sénégal est aujourd’hui chahuté puisque piégé par une classe politique infantile, tortueuse voire tatillonne. Des coalitions sans base idéologique font et défont des leaders depuis 2000, date des premières vagues de transhumance politique ou de phagocytose ! Ensuite arrive une seconde alternance avec un président coincé d’une part entre son parti l’apr à composition hétérogène comme une coalition, et d’autre part les autres coalitions dirigées par le PS, l’Afp, et les sous coalitions satellites gravitant autour d’intérêts crypto personnels pour la plupart.
C’est dans ce pugilat qu’intervient le 4e pouvoir qu’est la presse pour activer les leviers d’ascension ou de défenestration d’acteurs politiques, jouant beaucoup plus souvent sur le clavier du virtuel que celui de l’effectivité. C’est tout à fait normal quand les instances des partis ne fonctionnent plus régulièrement, quand la formation idéologique est en panne, et le renouvellement des dirigeants tarde des décennies durant. Les groupes WhatsApp et les médias remplacent ainsi le travail d’occupation méthodique et réelle du terrain.
A la place des séances d’informations et de formations, c’est le militantisme alimentaire, la compétition dans la laudation et le culte de la personnalité. Toutes pratiques si malsaines qui laminent l’esprit combattant du militant, surtout en période de passage de l’opposition au pouvoir. Et vice versa! Les partis et les syndicats se transforment progressivement en organisations conflictogènes ou en mafias.
Le principe du «ôtes toi que je m’y mette» gangrène dangereusement le corpus politique au grand détriment de la solidarité militante. Pendant ce temps les organisations internationales et nationales des droits de l’homme ont réussi de manière incitative et subversive leur implantation systémique au sein de notre société, en formant depuis près de trois décennies des centaines voire des milliers de propagandistes et activistes devenus des influenceurs irréductibles dans tous les segments de la société.
Nous vivons les conséquences de ce travail sournois et bien orienté de leurs réseaux. Les deux plus lourdes fautes successives des deux régimes de l’alternance intervenus en 2000 et 2012 ont été d’abriter le siège de l’OSIWA et l’adhésion à l’ITIE qui sont sous le regard du puissant Georges Soros qui est aussi très influent au sein de la CPI. Nos droits et libertés et nos ressources sont sous le contrôle et les desiderata de puissances étrangères qui jouent ainsi sur notre souveraineté. Beaucoup d’organisations de la société civile chez nous et en Afrique sont financées en grande partie, sous le prétexte de capacitation et de formation, par des Ong sous leur coupole. J’y reviendrai ultérieurement.
Journaliste consultant