Ce mercredi, le Président de la République, Son Excellence Bassirou Diomaye Faye, est arrivé à Paris, en réponse à une invitation conjointe de GAVI, l’Alliance du Vaccin et de l’Union africaine. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, va effectuer sa première visite officielle en dehors du continent africain, en France. En effet, le chef de l’Etat se rendra en France ce mercredi 19 juin 2024 pour prendre part au Forum mondial pour la souveraineté et l’innovation vaccinales, sur invitation de Gavi, l’alliance du vaccin, et de l’Union africaine, selon un communiqué de la présidence de la République. Cette rencontre de haut niveau marquera le lancement de l’initiative «Accélérateur de la production des vaccins en Afrique (Avma)» ainsi que le début de la campagne de reconstitution des fonds de Gavi pour la période 2026-2030», ajoute le communiqué qui précise qu’à l’issue de cet événement, le chef de l’État sera convié à un déjeuner par son homologue français.
Cette visite intervient au moment où le Sénégal tape aux portes des bailleurs de fonds pour financer son déficit budgétaire, d’une part, et d’autre part, pour financer la baisse des denrées alimentaires décidée par le gouvernement et estimée à 53 milliards de francs Cfa par le Secrétaire général du gouvernement.
Relations sont mises à mal par le Premier ministre Ousmane Sonko
Au plan politique, cette visite pourrait être une occasion pour le président sénégalais de chercher à aplanir les divergences entre les deux pays. La France et le Sénégal entretiennent des relations historiques. Mais ces relations sont mises à mal ces derniers temps par le Premier ministre Ousmane Sonko. Ce dernier avait invité au Sénégal Jean Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise et rival du président français Emmanuel Macron. Lors de leur conférence de presse commune à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Ousmane Sonko avait tenu des propos hostiles à l’encontre du président français, l’accusant d’avoir fermé les yeux lors de la répression de ses militants par le régime de Macky Sall. Ousmane Sonko qui se définit comme souverainiste, avait également évoqué la présence des bases militaires françaises au Sénégal, affirmant qu’elles ne sont pas compatibles avec la souveraineté du Sénégal.
En outre, avant leur accession au pouvoir, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ne cachaient pas leur désir de quitter la zone Cfa à défaut de la réformer. C’était d’ailleurs écrit dans le programme de campagne de la coalition DiomayePrésident. Lors de leur première conférence de presse commune après la victoire, Ousmane Sonko déclarait qu’il n’est pas question de sortir tout de suite de la zone Uemoa, en cas de victoire. «Nous avons toujours dit, dans notre démarche présidentielle, que nous le ferons dans le cadre, d’abord, des ensembles sous régionaux. Si on ne parvient pas à faire bouger les lignes, nous prendrons nos responsabilités parce que 90 % des pays du monde disposent de leurs propres monnaies et parviennent à s’en sortir. En tout cas, la plupart s’en sortent. C’est cela qu’il faut comprendre comme aspect de notre programme», avait-il dit. Puis il avait ajouté: «Nous allons venir pour essayer de booster et aller vers les réformes qu’il faut. C’est cela notre option de base. Si seulement on ne parvient pas à avoir cela, nous considérons pouvoir aller avec notre propre monnaie».