L’opposition dénonce les arrestations tous azimuts d’opposants, une violation par dérogations de la loi électorale, des statistiques macro-économiques malmenées … tout va dans le sens d’un recul démocratique, selon Abdoul Mbaye. «L’urgence, la priorité est-elle la satisfaction des besoins essentiels des populations ou une provocation des conditions d’une instabilité politique, sociale et donc du recul économique », se demande l’ancien Premier ministre. Il se demande si le régime Pastef, malgré tout cet espoir suscité doit-il se permettre de faire pire que le précédent. «Ils n’ont pas le droit de décevoir si vite et à ce point ! Pauvre Sénégal», dit-il.
«Ceux qui ont littéralement inondé l’Assemblée nationale de discours injurieux, utilisé à outrance la Presse pour des attaques très souvent détestables, cherché systématiquement à dénigrer d’honnêtes citoyens, sont allergiques à la critique.
Comme c’est fréquemment le cas, les opposants qui ont usé jusqu’à la limite de l’acceptable de la liberté d’expression sont ceux qui, une fois au pouvoir, s’emploient à bâillonner la liberté. J’exprime toute ma sympathie à Bougane Gueye et tous ceux qui subissent la persécution d’un régime qui glisse dangereusement vers la politisation de la République. On ne peut vouloir exporter la démocratie et la liberté d’expression dans l’espace CEDEAO tout en traquant sans répit chroniqueurs, journalistes et hommes politiques, dans son propre pays”, ajoute Thierno Alassane Sall.
Quant au journaliste et candidat aux législatives, Adama Gaye renchérit : «Le monstre relève la tête. C’est vilain. Il faut le remettre dans son cagibi…». Bougane Guèye, journaliste et candidat aux législatives est convoqué aujourd’hui à la police. Et le journaliste Cheikh Yérim Seck est placé en garde à vue. Défenseur des droits de l’homme, Alioune Tine réclame la libération de toutes ces personnes.