Les nouvelles taxes comme le Promad, le Pcf et la taxe Cosec viennent alourdir les charges des entreprises, à l’exception de la taxe du Conseil sénégalais des chargeurs (Cosec) qui est bien apprécié par les opérateurs économiques. Ils le jugent bien fondé.
«Sur les prélèvements que vous avez cités, il faut retirer la taxe Cosec qui est un prélèvement qui a été adopté de manière consensuelle par les opérateurs au profit de tous les chargeurs. Les réalisations à l’actif du Cosec plaident largement pour son maintien », déclare Adama Lam, le président de la Cnes et Gaipes.
Par contre, poursuit-il, il est à regretter que l’Etat depuis un an ait transformé ce qui était un prélèvement au profit de chargeurs en taxe au profit du Trésor. Selon lui, il remet fondamentalement en cause les objectifs assignés à un outil qui devait être géré par les chargeurs avec des ressources provenant de leurs cotisations et qui avaient pour vocation d’être utilisées exclusivement à financer leurs besoins.
Le patron des patrons affirme que dans une économie en compétition toute charge supplémentaire constitue forcément un handicap si vous êtes seul à la supporter face à vos concurrents. «Mais toutes les charges fiscales et taxes bien qu’ayant un impact sur les entreprises doivent faire l’objet d’une appréciation différente en fonction des objectifs poursuivis », dit-il encore.
«Pour certains prélèvements c’est la pertinence, l’absence de concertation et le contexte qui peuvent être source de débat alors que pour d’autres c’est le taux qui est mis en cause. Il est évident que pour un opérateur qui ne se soucie que de la rentabilité de son entreprise face à la concurrence, la meilleure des situations est celle où il y a absence de prélèvement. Mais nous savons tous que cela n’existe nulle part et que ce serait la fin de l’Etat », indique Adama Lam.
Concernant le Promad, il explique qu’il s’agit d’un nouveau prélèvement dont ils discutent avec les autorités pour en assouplir l’application au regard de la situation de crise. «Des propositions sont faites en ce sens et le Directeur général des Douanes avec qui nous avons discuté s’est montré ouvert à toute proposition. Entre autres suggestions nous pensons que les matières premières industrielles devraient être exclues du champ d’application de ce prélèvement ou tout au moins que le taux soit revu à la baisse pour permettre une relance de notre secteur productif. Il serait très utile par ailleurs, à défaut de le supprimer, que la durée d’application soit la plus courte possible », explique-t-il.
En outre, il soutient que la modernisation des services de Douanes fait partie des missions régaliennes de l’Etat et doivent être pris en charge normalement par le budget de l’Etat. Il faudra, d’après lui, éviter que ce précédent ouvre la voie à d’autres modernisations. Les concertations se poursuivent et nous espérons arriver à concilier les objectifs de modernisation et de facilitation des services de douane avec la soutenabilité des prélèvements sur des entreprises profondément éprouvées par la crise.
Enfin pour ce qui est du PCF, il soutient qu’il contribue à asseoir une justice commerciale. On ne peut à la fois exercer des activités de commerce, entrer quotidiennement en concurrence avec d’autres acteurs économiques qui sont en règle vis à vis de leurs obligations légales et vouloir s’y soustraire volontairement et de manière permanente. Cette disposition est à la fois transparente, juste et très simple d’application. Elle garantit un minimum de concurrence loyale entre acteurs économiques et doit être maintenue.