En 2021, le Sénégal a exporté du coton pour une valeur d’environ 9 millions de dollars, tandis que les importations de tissus et de vêtements en coton ont coûté au pays près de 100 millions de dollars. Cela illustre le manque à gagner en termes de valeur ajoutée et d’emplois locaux.
Les capacités de production des usines de filatures et de tissage ne correspondent pas toujours au tonnage de coton produit. En 2020, par exemple, le Sénégal a produit environ 32 000 tonnes de coton, mais la transformation locale est restée faible en raison des priorités d’exportation. Les exportations de coton brut restent élevées, car elles sont souvent plus lucratives pour les entreprises et les décideurs qui perçoivent des commissions sur ces transactions.
Au Sénégal, plusieurs filières sont confrontées à des défis similaire, filières pêche, tomates, etc. Concernant la filière coton, le pays produit des milliers de tonnes de coton chaque année, mais la transformation locale est limitée. La SODEFITEX, avec cinq égreneuses capables de produire 65 000 tonnes de fibres, est une entreprise clé dans la production de coton au Sénégal.
Cependant, une grande partie du coton produit est exportée au lieu d’être transformée localement. ICOTAF, spécialisée dans la transformation du coton, avait une capacité de production importante mais a souffert de sous-utilisation en raison de la priorité donnée à l’exportation du coton brut. Icotaf, la Sotiba la SCT, les TMS (Tricoteries mécaniques du Sénégal), la SIV (Société industrielle du vêtement) ont également connu des difficultés similaires liées à la sous-utilisation des capacités de production, même si elles ont eu des problèmes de gouvernance.
Ramona Yade