L’État du Sénégal, avec Invictus Capital & Finance SA, lance son premier emprunt obligataire par appel public à l’épargne de l’année 2025. L’objectif est de mobiliser 150 milliards FCFA pour financer les investissements inscrits dans le budget 2025. Le taux d’intérêt est entre 6,40 % et 6,95 % selon la durée choisie. La période de souscription va du 27 mars au 18 avril 2025.
Cheikh Fatma Diop, chargé des questions économiques de Pastef
“Une rémunération intéressante proposée : 6,95% sur 10 ans est une rémunération de grande qualité offerte à la communauté des investisseurs et donc, pour ceux – ci, un rendement de grande qualité, comparativement à d’autres formes alternatives d’investissement.
Pour l’Etat du Sénégal, le coût de l’ emprunt se justifie en partie par un élément de contexte important: le taux directeur de la BCEAO qui est le taux auquel notre banque centrale prête de l’argent aux banques commerciales. Il est actuellement à un niveau assez important de 3,5 %. Or, les investisseurs (notamment les banques), pour déterminer les rendements qu’ils “exigent” pour leurs placements utilisent ce taux comme indicateur central.
La maturité longue, elle, offre aux investisseurs une vraie garantie et une vraie visibilité sur leurs placements et une bonne utilisation de leur cash sur une longue période. Si, demain, la BCEAO baisse ses taux d’intérêt – ce qui est une possibilité avec la baisse continue des prix de produits alimentaires et énergétiques mondiaux – , l’investisseur qui aura acheté le titre Sénégal sur 10 ans se sera plutôt prémuni du risque de taux sur cette période de temps assez large.
Au plan macroéconomique, pour le Sénégal, cet appel public à l’épargne au niveau de l’UMOA entre en droite ligne de la volonté des nouvelles autorités d’exploiter au maximum le marché financier régional et ses avantages sur la réduction des risques de change et des risques de taux d’intérêt variable. C’est une des options préconisées dans la stratégie de gestion de la dette 2025 – 2029 du pays qui cherche à rééquilibrer son portefeuille de dette”.