Violences des pêcheurs de Saint-Louis : A l’origine, la raréfaction du poisson

Eco-Finance

La révolte des pêcheurs de Saint-Louis est la conséquence de la raréfaction des ressources halieutiques dans nos côtes. Les accords de pêche signés par les gouvernements successifs ont épuisé le poisson. Alors que la Mauritanie voisine protège ses ressources halieutiques et traîne les pieds pour renouveler les licences de pêche accordés aux Sénégalais. On se souvient des fameuses licences accordées à des bateaux de pêche chinoises contre la construction du stade Léopold Senghor.

Les bateaux espagnols, françaises, russes, japonaises pillent systématiquement nos côtes. A cela, il faut ajouter artisanale et anarchique et les usines de farine de poisson qui s’installent dans le pays. Environ 21 000 pirogues déclarées pêchent sur 718 km de côtes, avec des techniques dévastatrices: filets dormants ou tournants, pêche à la palangre, au harpon ou à l’explosif! Toutes les espèces sont surexploitées. L’année dernière l’Ong Green peace alertait sur la disparition de la sardinelle.

Du coup, les pêcheurs Sénégalais reviennent très souvent bredouille. Ou à défaut, ils sont obligés d’aller pêcher dans les côtes mauritaniennes ou de la Guinée Bissau, avec tous les risques que cela comporte. D’ailleurs, les gardes côtes mauritaniens tirent et tuent souvent des pêcheurs de Saint-Louis pour dissuader ces derniers de pêcher dans leurs côtes très poissonneuses.

La raréfaction du poisson se manifeste par la rareté dans les marchés et les plats. De plus en plus, les restaurants proposent des plats à base de poulet plutôt que de poisson.

Avec un taux de captures annuelles de 450 000 tonnes l’an, le Sénégal est le deuxième pays producteur de la sous région, derrière le Nigéria (530 000 t), suivit de près par le Ghana (344 000 t). Les débarquements ont connu, en fin avril 2016, une hausse de 15 824 tonnes, durant les quatre premiers mois de l’année, comparé à la même période en 2015 (source : DPEE, Direction de la prévision et des études économiques) principalement grâce à la pêche industrielle, en hausse de 25,2 %, en avril 2016 comparé à 2015.

Au pays du « tiep bou diene », la consommation de poisson est importante (70 % des apports nutritionnels en protéines d’origine animale (source rapport ISS 2016), avec en moyenne 20,7 kg/an/personne selon la CSRP (Commission Sous Régionale de Pêche).

La pêche est aussi la première branche exportatrice du pays. Ce phénomène est en hausse (188 463 tonnes en 2015), avec une valeur commerciale en augmentation constante depuis 2006, de près de 195 milliards de FCFA (20,87 %) en 2016. Le principal produit halieutique exporté est le poisson frais (79 %), suivi par les conserves (5 %), les produits transformés (4 %).

La vie socio-économique du pays est donc rythmée en grande partie par le secteur de la pêche, qui emploie environ 600 000 Sénégalais (Source : ISS, Institut d’études de sécurité – rapport 2016). Les acheteurs des produits halieutiques sénégalais sont principalement pour le poisson la Côte d’Ivoire, la Corée du sud et la France, et pour les crustacés et mollusques, les pays européens, France, Espagne et Italie notamment. Les exportations sont aussi en hausse vers la Chine.

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