Candidat à la candidature de l’élection présidentielle de 2024, se considérant spolié par sabotage du support contenant ses parrainages. Le code électoral consensuel de 1993 a rendu impossible la victoire électorale par manipulation du vote au Sénégal. Les observateurs étrangers pour y contrôler le bon déroulement des scrutins n’y sont aujourd’hui présents que pour du tourisme. Leur satisfecit est et sera systématique.
Ce sont désormais les modifications apportées à ce Code avant l’élection présidentielle de 2019 pour le déstructurer (notamment relation électeur-éligibilité et parrainages) qui font sortir des urnes les résultats souhaités grâce à la confection de listes de candidats en fonction des sondages, “truquées” en amont par l’élimination des adversaires du Pouvoir les plus dangereux et des “perturbateurs” potentiels.
Telle est la nouvelle manière de gagner une élection sans coup férir sous le couvert de la loi au Sénégal. Ce fut le cas lors de l’élection présidentielle de 2019. Il sera malheureusement déjà trop tard lorsque les Sénégalais comprendront que c’est également ce qui se sera produit en 2024.
J’ai donc choisi de donner du sens à mon vote et de montrer par mon abstention mon refus d’accepter l’établissement d’une liste de candidats en violation de la Constitution (contrôle des parrainages et de la binationalité), par la non-exécution d’une décision de Justice de la CJ CEDEAO (suppression du parrainage décidée dès 2021) et le recours à des injustices flagrantes (tirage au sort discriminatoire, erreurs manifestes dans le contrôle “informatisé” des parrainages et “erreur judiciaire” dans l’appréciation d’une nationalité exclusivement sénégalaise).
J’avoue avoir été surpris par l’ampleur du mouvement rejetant le principe d’une correction de ces violations et erreurs, ces dernières fussent-elles volontaires ou non. Cela est certes un problème d’éthique, mais aussi d’incompréhension par l’opposition que la probabilité de faire élire un candidat de son camp repose sur une inclusivité large mobilisant et dispersant les voix aux dépens de celui de la majorité.
Toutefois, au second tour, s’il y en a un, je voterai contre la continuité d’une gouvernance qui a fait tant de mal à notre pays en détruisant ses fondamentaux moraux, économiques et financiers. Une gouvernance qui a introduit la corruption partout et engagé notre pays dans des impasses budgétaire, d’endettement, d’inflation galopante, de croissance en berne et d’hyper-chômage des jeunes, dont il sera particulièrement difficile de sortir et de se relever.
Mes compagnons et sympathisants restent bien entendu libres de faire le choix qu’ils considèrent le meilleur pour notre pays et pour sa démocratie. Me concernant, je fais celui de d’abord manifester mon total désaccord avec le processus vicié et inique de confection manipulée de la liste des candidats ; et d’ensuite voter au second tour contre la continuité de la mal gouvernance qui mène le Sénégal à une catastrophe programmée.
Dakar le 20 mars 2024