La création de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en 2018 a donné naissance à la plus grande zone de libre-échange du monde par sa population (1,3 milliard d’habitants), avec un PIB combiné de 3 000 milliards de dollars en 2022. Selon le Fmi, la mise en œuvre de la Zlecaf pourraient augmenter le flux médian des échanges de marchandises de 53 % entre les pays africains et de 15 % avec le reste du monde, et de ce fait augmenter le PIB réel par habitant du pays africain médian de plus de 10 %.
Ce résultat fait écho aux conclusions des travaux publiés selon lesquelles les réformes commerciales pourraient contribuer à réduire de 30 à 50 millions de personnes supplémentaires la prévalence de l’extrême pauvreté sur le continent.
L’établissement de la Zlecaf intervient à un moment où l’évolution de l’environnement mondial présente à la fois des opportunités et des difficultés pour l’Afrique. Une intégration plus poussée des échanges peut aider le continent à tirer parti des possibilités offertes par les évolutions technologiques et les tendances démographiques et à renforcer sa résilience face à des chocs comme le changement climatique et la fragmentation géopolitique. En particulier, une plus grande ouverture aux échanges aiderait les pays à s’adapter au changement climatique et à renforcer la sécurité alimentaire, notamment en améliorant la disponibilité et l’accessibilité des denrées alimentaires.
La diversification et l’expansion des échanges pourraient atténuer les effets des perturbations sur des marchés et produits spécifiques qui peuvent résulter des changements dans la structure du commerce mondial. C’est principalement au moyen du commerce international que l’émergence de nouvelles technologies et la numérisation, conjuguées à une main-d’œuvre en croissance rapide, pourraient créer des emplois nouveaux et mieux rémunérés.
Pour saisir ces opportunités, il faudra investir dans le capital physique et humain, créer un cadre robuste sur le plan macroéconomique et du climat des affaires propice à une croissance tirée par le secteur privé, et moderniser le dispositif de protection sociale afin de soutenir les plus vulnérables pendant la période de transition qui placera le contient sur une trajectoire de croissance plus élevée.